Une histoire, une pièce, des interprètes, ou peut-être autre chose ?

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Difficile d’écrire sur un blog. C’est intimidant, glacé. C’est bizarre. Trouver surtout le sujet qui m’inspire. Qu’est ce que ça pourrait être ? Dans le monde quels sont les sujets qui se vendent, qui intéressent.
Le sexe, l’amour avec un petit a et un grand A. Bref, le cul sous toutes ses formes à la cote. L’argent, les peoples, les acteurs et actrices, ce qu’ils gagnent, ce qu’ils mangent, avec qui ils couchent. Inintéressant et pourtant, il y a des adeptes pour ce type d’informations. Il faudrait que je trouve de quoi alimenter mon blog.

Déjà, je lui tourne autour pour me familiariser avec, ça me rappelle un théâtre vide, une scène, une répétition, le metteur en scène,la mise en place d’une histoire que j’aurais crée et que je mets aussi en scène. Mes personnages inventés vont se mettre à parler et à bouger. Des acteurs vont interpréter mes personnages. Ils changeront, se révéleront différents de ce que j’avais imaginé. Les interprètes donneront leur chair aux personnages. Ils devront se trouver des points communs.
Ça me plait, c’est magique. Comme dans les films de Stephen King les personnages de papier prendront leur vie, réagiront. Je pourrais dire « non, j’aime pas », alors l’interprète me fera une autre proposition qui devra me plaire. Je veux bien que mes personnages m’échappent mais pas jusqu’à sortir du contexte de ma création. Maintenant, je devrai trouver le sujet de ma pièce. Peut-être que je trouverai autre chose à écrire ?
L’acteur ou l’actrice devra quitter sa propre vie, ses propres préoccupations le temps de la répétition, se glisser dans une autre peau que la sienne. Fascinant, d’échapper à sa propre vie quelque temps par le biais d’un personnage même s’il est mauvais. Un interprète ne doit pas juger le personnage, il doit pouvoir le défendre, débusquer ses bons cotés même s’ils sont peu nombreux. Dans la vie, on ne défend pas son personnage réel, souvent on est dur avec soi même.
Le théâtre, le cinéma, l’écriture permet de parler de la complexité de l’âme humaine sans avoir l’air de parler de soi. Dans tout travail artistique, il y a l’empreinte de son créateur. Ce travail est subjectif, on met donc forcement quelque chose de soi même.
Ainsi, je pourrais parler de la pornographie. Cette industrie est en grande partie soutenue par des hommes. Ils cultivent leurs fantasmes mis en scène soit dans des films soit dans des livres de toutes sortes, peintures, photos, internet etc. La femme est inventée suivant leurs visions qui en général, sont acceptées par une grande majorité de mâles. « Et Dieu créa la femme » est un titre excellent pour illustrer ce que je dis.
L’homme, l’écrivain appuyé par le patriarcat écrit sur les femmes, les photographient comme Hugues Hefner dans Playboy, et bien d’autres. La femme fatale est toujours d’actualité dans la tête des hommes. Le cerveau reptilien de l’homme n’a jamais cessé d’être actif. Je ne dis pas que c’est faux ce qui est dit ou montré sur les femmes mais étant une femme moi-même, créatrice, écrivaine qui explore les facettes féminines, je dirais qu’il y a de nombreux sujets concernant notamment la sexualité féminine qui sont escamotés, réduisant ainsi la capacité cosmique de la femme. La terre tourne autour du soleil, la femme devient dans le regard de l’homme ce qu’il a envie qu’elle soit. Comme la terre tourne autour du soleil, la femme tourne autour de l’homme.
Dans de telles conditions comment pouvons-nous, les femmes, trouver l’accès a notre entièreté, à ce que nous sommes réellement ? Et, si nous étions libres devant les dictats du patriarcat, parlerions nous de la sexualité, la notre comme les hommes nous voient et nous montrent ?
Je fais partie d’une pièce de théâtre jouée sur terre, je représente une femme. En tant qu’interprète, je modifie mon personnage, je dérange le metteur en scène, voire le patriarcat, en quelque sorte Dieu sur terre, qui fait barrage à ma vision féminine, qui pourtant sort tout droit de mes entrailles de femme créature divine de Dieu au même titre que l’homme !
J’ajouterais pour terminer que vivre son potentiel et ses facettes pour une femme, nécessite le courage de vivre plusieurs vies dans une seule. Souvent, ce sont les rencontres qui peuvent nous mettre face à des doubles de nous-mêmes. Je précise que ce ne sont pas des clones mais des facettes de notre personnalité enfouis sous des lustres d’années de conditionnement. Je fais beaucoup de sport pour libérer mon corps de ces conditionnements qui bloquent l’énergie créatrice.
Je donne des cours de danse instinctive que j’appelle aussi « transe libératrice ».
Le théâtre en tant que comédienne m’a appris beaucoup de choses concernant mon féminin et la création de la danse instinctive est née de tous ces apprentissages. Être femme, c’est pouvoir jouer beaucoup de rôles sur terre, je veux dire dans sa vie et surtout en être l’actrice.

Note : le texte original (ancien blog) date du 20/07/2010.

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Commentaires

  1. Dan  décembre 26, 2010

    Salut,
    « Il faudrait que je trouve de quoi alimenter mon blog. »
    Hey, faut pas exagérer, il y a une vingtaine d’articles en attente de parution !
    C’est pas le moment de douter !