Le sexe, les pulsions et le pouvoir

Share
Les apparences sont très trompeuses et pourtant elles sont plus vivaces que la sincérité et la vérité. Ainsi un bon père de famille qui a une bonne réputation et qui a en apparence un comportement parfait envers les siens, peut être la proie de pulsions terribles auxquelles il succombe de temps à autre.
Seuls ses proches dans la sphère familiale se trouveront confrontés à cet homme qui peut être soit Jeckyl soit Hyde.
Quelques personnes dans son travail se trouveront aussi devant ce personnage double. Comment peuvent-ils en parler ? Qui va les croire ?
Les bonnes apparences jouent en sa faveur pour cet individu peu scrupuleux et sans compassion. Les preuves n’existent pas, les dénonciations ne sont donc pas possibles.
Ses victimes subissent un préjudice considérable et ne peuvent que se taire. Est-ce que ce prédateur ne jouit pas d’une impunité qui l’empêche de comprendre le mal qu’il fait autour de lui ?
Puis, il y a ceux qu’on connait par leurs frasques, les coureurs de jupons comme on dit vulgairement. En France, dans les pays Latins, la tradition fait qu’on est fier d’avoir un fils ou bien que le père soit incorrigible sur ce terrain là.

En quelque sorte, cette transmission est agrée. Pour les femmes, malgré, la libération sexuelle, ces valeurs n’obtiennent pas gain de cause.
Les hommes imaginent la liberté sexuelle suivant leurs propres fantasmes, oubliant que la femme est un sujet à part entière et aussi libre qu’eux.
Pour de nombreux hommes, la femme demeure seulement « un objet de désir et de convoitise ». Cette transmission là perdure et dure…La France a été montrée du doigt à cause de sa trop grande complaisance envers les « transmissions machistes » toujours actives dans le cerveau reptilien de nombreux hommes. L’église, la politique, la sphère familiale etc. regorgent de ces faces cachées qu’il est préférable de ne jamais rencontrer dans sa vie. Celles qu’il ne faut pas dévoiler au risque d’être traité d’affabulateur et de menteur et de devenir coupable d’affabulation. Le loup se cache dans les milieux les plus respectables parce qu’il représente à l’extérieur un modèle exemplaire par sa position familiale ou professionnelle.
L’Amérique puritaine, mais la grande Amériques malgré tout, qui a élu un président noir à la présidence, nous renvoie à nos silences qui protègent l’agresseur. Le racisme, le sexisme existent là bas aussi, mais les faces cachées peuvent moins trouver refuge comme en France.
L’affaire DSK montre les défaillances de la pensée Française concernant les femmes et de la considération allégée à laquelle elles ont droit. Pour la France comme pour beaucoup de pays Latins, la femme représente seulement un objet de désir et de convoitise. Il est dit « que les hommes ont une queue à la place du cerveau. »J’ai souvent entendue prononcer cette phrase par des femmes. La France se dévoile à la presse étrangère comme un pays machiste où certains hommes peuvent confondre liberté sexuelle et consentement.
Guerlain utilise comme égérie pour le parfum Shalimar, une toute jeune fille qui pose nue, alanguie et l’air disponible. La publicité en France regorge de jolies filles dénudées qui posent pour un produit où il est impossible de ne pas sentir l’allusion au sexe. La femme demeure cet obscur objet du désir et elle sert pour promouvoir les ventes.
Les rumeurs qui courent actuellement sur les politiques et leurs faces cachées suscitent un tollé de la part de leurs collègues qui souhaiteraient malgré tout que la France continue d’être discrète ou plus tôt que l’omerta sur de tels sujets perdure. La conclusion me semble qu’il vaut mieux être dans la position de l’agresseur qui peut agir alors que la victime doit se taire et subir l’insupportable, faute de preuves. La tolérance des victimes dépasse parfois le seuil de l’insupportable et la transgression survient.
Elles osent dénoncer malgré les pressions. Luc Ferry a lancé le pavé dans la mare. Même faute de preuve, la France est éclaboussée au grand dam de la solidarité masculine et politique. Les mensonges, les trahisons font partie du chemin pour préserver l’impunité. Dire et dénoncer l’insupportable, devient parfois une délation et une accusation qui se retourne contre la victime.
Finalement, il n’y a pas d’équilibre entre un agresseur et sa victime. Cette dernière peut choisir de se taire pour ne pas être calomniée laissant l’agresseur libre de continuer sa folle transgression sans être inquiété. Je ne sais pas quelle est la solution pour enrayer l’impunité dont bénéficient certains agresseurs. Je pense néanmoins qu’une éducation s’impose pour que tous les êtres humains soient respectés quelque soit leur sexe, leur religion, leur couleur de peau et leur moyens financiers.