La loi du silence, du plus fort, du plus riche qu’il soit blanc, noir, jaune, métissé va peut être peu à peu prendre fin. Les voix, les corps des femmes vont s’éveiller à quelque chose de nouveau. Le raz le bol, la lassitude d’entendre des sempiternelles phrases : « ne dis rien, oublies, c’est mieux.
C’est comme ça, que veux-tu ? « Ou bien les menaces dites ou voilées : « si tu parles, gare à toi ou à ta carrière implicitement suggéré. » Comme, je les hais ces menaces qui entravent la vie d’une femme et cela dès son plus jeune âge parfois. L’esclavage a été aboli pour les noirs mais l’esclavage sexuel existe bel et bien encore de nos jours. Les femmes demeurent trop souvent opprimées par les préjugés, les obligations « de femmes » et par toutes ces menaces directes ou indirectes qui pompent leur énergie vitale qui est aussi celle de leur sexualité. Le printemps Arabe a sonné l’heure d’une révolte où le retour à l’ancien n’est plus possible.
Ce sera la même chose pour les femmes, pour toutes les femmes. Les injustices, les inégalités indécrottables, les dénis, les humiliations, tirent à leur fin. C’est l’héritage de Napoléon Bonaparte qui nous quittera enfin. Cela prendra du temps mais c’est en route. C’est le chemin des « indignées » qui enfin osent prendre la parole. C’est comme un combat d’épée. La parole de la femme contre l’homme puissant quelque soit sa race ou sa religion. Beau cadeau de femmes pour leur descendance. Ce n’est plus les Féministes mais les femmes qui revendiquent leur liberté et le désir imparable et non négociable de ne plus jamais se laisser opprimée et influencée.
Vive la liberté surtout de choisir sa vie ! Et là, enfin, on pourra parler de la sexualité féminine. Jusqu’ici, elle a été suggérée et inspirée par les images, le porno, le cinéma, les médias, journaux, magazines, TV et les projections masculines. Des femmes se confient et racontent leurs exploits intimes qui ne le sont plus car l’intime réel se ressent, se sent, se vit, ne peut pas se narrer. C’est intérieur, subjectif, novateur et puissant. C’est pour cela que la sexualité féminine est contrôlée de différentes façons suivant les rites, les religions et les états même démocratiques. Il existe une multitude de moyens pour influencer et culpabiliser les femmes. Seulement, la sexualité féminine est indomptable, une fois qu’elle est révélée.
Un corps dans son intime ne peut pas être dressé. Il sait et sent ce qu’il aime. S’il découvre la liberté de s’exprimer dans son langage de sensualité, d’érotisme, de « folie sublime »il sera ébloui et grisé de cette merveille ressentie. Les sex toys, les fouets, les menottes ne peuvent pas rivaliser avec la vraie émotion du plaisir qui entraine vers des Paradis inconnus. Ca tient du miracle. Ca peut arriver comme peut être jamais. Ces sensations sont inoubliables, car hors du temps et du réel.
Ce sont des instants magiques. Ca ne s’apprend pas, c’est en soi. Personne ne pourra plus jamais étouffer ce feu, cette sensualité brulante réveillée par un pur hasard, un jour. Un ou une partenaire peut déclencher cet état de bombe latente prête à exploser. Comme pour le printemps Arabe, il y aura un avant et un après.
C’est dangereux, il est vrai, quand on rencontre ces forces obscures qui nous habitent et que nous les femmes ne sommes pas habituées à maitriser. C’est là, où tout se joue. Est-ce que le ou la partenaire et nous même auront peur de cette braise brulante qui allume tout sur son passage, flambe et change notre vision.
Quand on rencontre ce feu en soi, c’est un cadeau mais il faut apprendre à l’accepter, ne pas le craindre mais prendre garde car cela ressemble à un tsunami intérieur. C’est aussi puissant qu’une bombe. C’est pourquoi le sexe et la liberté des femmes font peur.
Ca nous effraye souvent, nous les femmes, car cela parait dangereux et sulfureux de prendre cette route inédite qui est une découverte essentielle et importante d’une part inconnue de nous. Vive le risque pour les hommes et les femmes qui aiment la vérité et la découverte. Vive l’amour, les sentiments nus sans le contrôle qui cherche à se protéger du danger d’un saut vers l’autre, dans un inconnu de nous même.
La peur de l’autre, la non confiance créent les jeux de pouvoir, de domination et de soumission. Le défi des femmes sera de se libérer des projections et de trouver sans la chercher « la clé magique » où leurs corps et leurs chairs ne pourront plus jamais supporter l’ancien et les règles du vieux monde. Le nouveau monde est là, les hommes de pouvoir s’accrochent désespérément au bastingage. Ils sentent que leur autorité flanche. Le changement des vieilles habitudes a sonné.
La sexualité féminine est une énigme et une bombe. Pour les femmes, il est difficile de s’aventurer sur ce chemin bourré de clichés et de discours stupides sur ce qu’on devrait ressentir ou faire. La sexualité n’est pas seulement le « faire » mais aussi « l’être.» C’est un véritable défi pour les femmes, pour toutes les femmes de sortir des sentiers battus à la conquête de leur propre sexualité, de leur propre être, au plus profond et au plus proche de leurs tripes, de leurs désirs et de leurs sensations. Le porno apparaîtra fade aux hommes et aux femmes après les perceptions vertigineuses qu’ils découvriront. Pour les femmes vive l’amour, le sexe et la sincérité dans les échanges amoureux. C’est le moyen de se donner une chance de devenir actrice de ses propres fantasmes et d’inciter leurs partenaires à partager et à découvrir un monde sensuel, érotique, amoureux, plus vaste et plein de surprises.
C’est aussi un risque mais la vie elle-même n’est elle pas un défi ?