Les femmes, le sexe et la justice

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Qui n’a pas vécu dans sa vie une période glauque où on n’a pas agi dans le sens de la morale, du juste et du bien ?
Sans doute plus qu’on imagine, certains et certaines ont vécu des expériences sexuelles qui pourraient choquer ?
Qui se targuerait de ne pas avoir menti pour cacher certains faits qui lui nuirait de bien des façons ?
On constate qu’à la lumière de ce qui se passe outre Atlantique et en France, que tout est mis en œuvre pour contrer la voix des victimes et surtout de leur faire honte avec ce qu’ elles ont fait dans leur vie, quand c’est possible. Mentir pour se rendre plus crédible par rapport à un acte subi, qui est une atteinte à l’intégrité physique et psychique, me paraît une façon instinctive de se défendre pour que seulement les faits criminels subis puissent émerger et que justice soit rendue.

Considérant les femmes, tout est en place pour les rendre muettes et leur faire honte quand cela s’avère possible. Les carrières, les familles, l’argent, les enfants deviennent les enjeux privilégiés pour les agresseurs sexuels. Comme les victimes ils doivent mentir coute que coute pour se préserver. Il n’y a pas d’autres témoins en dehors de la victime et de l’agresseur. La victime est déjà en mauvaise posture.
L’inégalité commence dans les faits et s’étend aux actes improuvables pour la violence ce qui amène à considérer le consentement de la victime… La justice pour les femmes est mal faite. Je parle pour celles qui ont en leur âme et conscience été réellement agressées. La justice des hommes n’est pas faite pour les femmes. Une femme est prise dans l’engrenage infernal de «  la Mère et de la Putain. » Sa vie est déchiquetée, elle est jetée en pâture à la presse qui s’empare du sujet gloutonnement sans se préoccuper des conséquences.
Qui n’a pas un secret ?
Qui n’a pas quelque chose à cacher ?
Une femme pour honorer le fait d’être une victime parfaite et défendable doit avoir eu une vie de mère exemplaire ou de femme qui vit comme une sorte de nonne. Est-ce que ça existe quelqu’un d’irréprochable ? La vie sexuelle d’une femme devient la pièce maitresse de la défense où dans bien des cas et trop facilement, elle peut apparaitre comme une prostituée. Et combien même qu’elle le soit.

Cela donne t il le droit à un individu de la violer sans son consentement ?
Les hommes bénéficient d’une vision ancienne et archaïque qui les place dans une situation moins astreignante qu’une femme. Ils ont des pulsions, c’est ainsi qu’ils sont faits. Comme si les femmes n’en avaient pas ! Les violences ne vont pas s’arrêter là, car les femmes vont continuer à se taire.
Se sentir démunie et d’être prise au piège par une justice qui ne parvient pas à voir et à comprendre la nature de la femme est profondément injuste. La femme est une énigme qu’on estime sous la sempiternelle équation la Mère et la Putain. Pour les hommes, c’est simple et carré. On sait comment certains peuvent être. C’est reconnu par les hommes et les femmes.
Je n’ai pas entendu beaucoup de voix féminines défendre la cause des victimes. Elles ont appris à se taire même quand elles ont du pouvoir. Les pressions agissent sur elles. Elles participent sans le vouloir à toujours accepter de se taire. Ken Thompson, un noir Américain élevé par une mère, première policière à NY en 1970, est aujourd’hui procureur fédéral à Brooklyn.
Il est une sorte de Zorro des temps modernes pour lutter contre les violences et les maltraitances faites à l’encontre des femmes.

C’est un homme comme Martin Luther King qui lutte pour défendre les minorités dont font aujourd’hui partie les femmes. Toutes les femmes, blanches, noires, Asiatiques, métissées et quel que soit leur religion. Il faudrait reconsidérer les droits des femmes et leurs droits à la vie sexuelle qu’elles ont choisie sans les juger et on en est loin. Le dénigrement que subissent les femmes qui portent plainte est offensant et inhumain. Parler est un risque de voir finir sa carrière.
Elles sont boycottées, mises à l’écart. Leur vie professionnelle risque de prendre fin ou bien, elles seront obligées de changer de nom pour se refaire une vie. Comment cela est il permis ? C’est aussi pourquoi les femmes se taisent. Vivement que d’autres hommes et femmes fassent un travail comme Ken Thomson, pionnier dans une juridiction qui nécessite d’être rénovée et qui mériterait qu’on tienne compte des dégâts psychologiques infligées aux victimes en plus de l’agression.
Vive une justice meilleure et surtout plus équitable. Personnellement, j’hésiterais à porter plainte quand je vois ce cafouillage médiatique et juridique qui ressemble à une boucherie. Dénoncer c’est prendre le risque de devenir coupable à la place du vrai coupable.