La sexualité des femmes, cette grande oubliée du 21ème siècle

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cascadeSur les femmes… que de chansons, de livres, de poèmes mais aussi combien de pubs, de pornos, de femmes, de filles dévêtues, ou nues partout comme si les femmes étaient des poupées utilisées à des fins commerciales ou sexuelles. Comme si les femmes n’étaient pas des êtres humains sinon des effigies faites par dieu pour exciter et plaire aux hommes. Pour les athées, ça revient au même. Les femmes sont là pour faire fantasmer et surtout elles doivent se taire. N’avoir aucun désir propre sinon celui de se fondre dans les désirs de l’homme au risque de le réveiller et que la réalité le mette en colère. Quelle réalité ? Celle où, l’homme s’apercevrait que la femme a une identité propre, ainsi que des désirs d’ordre pulsionnels et sexuels indépendants aux siens qui, lui, veut voir la femme comme « objet » de ses fantasmes comme dans les pubs, dans les films pornographiques qui la montre, soumise à satisfaire leurs admirateurs. Beaucoup des prédateurs ne cessent de répéter « comme les femmes sont belles, bandantes » et sous-entendu surtout quand elles n’ont aucune volonté propre et se taisent. Sois belle et tais-toi, en somme la femme potiche qui de tout temps a été à l’honneur. Les Droits de l’homme expriment parfaitement le fait que les femmes n’ont pas de droits définis et qui peuvent être changés au gré de l’humeur des législateurs avec l’aval des gouvernements. On est loin d’intégrer les « Droits Humains » où la femme prendrait toute sa légitime   place en tant qu’être humain à part entière.

La femme est perçue comme une reproductrice même si elle n’a aucun désir d’enfants. Elle sera critiquée et cela deviendra pour beaucoup une anomalie. Tout est basé sur la reproduction mais rien n’est basé sur le fait que devenir mère est une décision intime qui appartient à la femme vue que c’est son propre corps qui va gérer 9 mois de grossesse avec tous les ennuis et gênes que cela peut occasionné. L’accouchement est loin d’être un acte anodin. Les hommes n’accoucheront jamais et c’est le drame pour beaucoup d’entre eux. On imagine les femmes comme Rachida Dati qui accouche et 2 jours après sort à des reunions ministérielles en talons aiguilles. Non, la mise au monde d’un enfant, ce n’est pas ça. C’est le bouleversement d’une vie et ce changement doit venir de la décision de la femme. Mais les corps des femmes appartiennent aux législateurs, à leurs conjoints et aux hommes en général. L’homme n’appartient à personne sauf à lui-même. Des jeux vidéo sont faits pour les conforter dans leur esprit de chasseurs où les filles, les femmes sont des proies potentielles. Le masculin l’emporte sur le féminin alors que les femmes représentent la moitié de la planète.

La sexualité des femmes, la grande absente de ce 21 siècles qui avait semblé se libérer du joug des hommes dans les années 70 ! Seulement beaucoup d’hommes en ont profité, car « coucher » devenait un acte banal. La pilule faisait son apparition ainsi que l’IVG en 1975 grâce à Simone Veil qui allait libérer les femmes du poids de devenir mères si elles ne le souhaitaient pas. Cela a causé beaucoup de réticences et de scandale, toujours quand il s’agit de la sexualité des femmes. Les hommes ont depuis toujours pris l’habitude d’imposer leurs gouts sexuels au travers des pubs, du pornos et c’est la grande catastrophe de ce 21 siècle qui stigmatise les femmes, les filles comme si elles étaient nulles et ne connaissaient rien à la sexualité. La sexualité comme les droits de l’homme se conjugue au masculin comme si la femme était une poupée de chiffon qui doit se plier aux dictats sexuels imposés par une norme et une vision masculine qui est loin de la réalité sexuelle des femmes.

La sexualité des femmes peut être magique si elle est libre. Que sait-on de la sexualité féminine sinon qu’elle demeure une énigme qu’on ne veut surtout pas résoudre ? Aucun argent alloué pour découvrir et parler de la sexualité féminine qui doit demeurer au service des désirs des hommes peu enclins à se remettre en question. Le procès de Dsk a été une abomination où les violences sexuelles subies par des prostituées étaient insoutenables à entendre. Le gout des hommes pour la violence est toléré et la justice a cautionné cela. Les violences sexuelles masculines ne sont jamais mentionnées et c’est comme normal que des femmes prostituées ou pas soient prises comme des bouts de viande sur pattes pour assouvir les besoins des males même si ce sont des violeurs, des brutes sans respect et qui s’en sortent en toute impunité.

Que sait-on sur les femmes fontaines ? Quelle sont les statistiques concernant ces femmes ? Il n’en existe pas, personne ne s’interroge sur ce phénomène plus tôt extraordinaire et qui donne à rêver. Le point G, qui est une révélation formidable pour les femmes lorsque cela leur arrive, qu’en est-il des statistiques de cette possibilité merveilleuse ? Par contre la sodomie et la fellation, on en parle de long en large et Serge Hefez a même osé dire : « La pipe, c’est le ciment du couple. », paroles retranscrites par des magazines féminins pour bien mettre cet acte sexuel comme quasi une obligation. Il est trop souvent imposé même à des très jeunes filles comme norme sexuelle. C’est désastreux que les magazines soi-disant féminin fassent une propagande en faveur de la sexualité patriarcale. Le consentement des femmes de ce qui leur est sexuellement imposé est considéré comme flou. C’est très pratique de ne pas différencier « le non du oui » pour beaucoup trop d’hommes. Revenons à la sexualité féminine. Elle est faite de mystère et l’imprévu peut surgir dans la confiance et l’échange d’un homme et d’une femme. La brutalité, le viol, les paroles qui humilient ne sont pas les ingrédients nécessaires pour que les femmes découvrent comme lors d’un voyage leur potentiel sexuel étouffé par la domination sexuelle des hommes et par le fait que les hommes ont la manie de penser que les femmes avec qui ils couchent leur appartiennent. Faire l’amour n’est pas un mot adapté aux 21 siècles pour désigner les rapports sexuels. Cela ressemble à un fast Food du sexe, sans émotion basé sur une contrainte sous-jacente qui est celle de faire plaisir à l’homme. Aucune recherche n’est faite sur les organes du plaisir d’une femme. Il existe la mutilation sexuelle afin que les femmes n’éprouvent surtout pas du plaisir sinon de la souffrance. Le plaisir et les joies du sexe appartiennent aux hommes et ils ne sont jamais traités de putes, de salauds, de nymphomanes quand ils couchent à droite et à gauche et se conduisent sans élégance envers les filles et les femmes. C’est normal. La sexualité c’est le territoire des hommes et la reproduction pour les femmes. La mère et la putain. Ça n’a pas changé  depuis des millénaires. Ceux qui gouvernent, pour la plupart des hommes, souhaitent de toute évidence que cela demeure ainsi. Ils apprécient les femmes endormies et dociles et lorsque c’est le contraire, ils font des lois pour empêcher toute émancipation des femmes et évitent de laisser parler celles qui pourraient amener du désordre dans l’ordre établi patriarcal.

J’aimerais écrire un hymne pour célébrer toutes les capacités merveilleuses des femmes qui sont exploitées à des fins commerciales, leurs corps utilisés, pour la reproduction, pour le sexe, et cette réalité est abjecte. Les femmes devront imposer leur sexualité afin qu’elle ne soit plus invisible et cesser de subir les outrages à l’encontre de leurs corps qui peut donner la vie, et pourtant même pour ça on la submerge de lois infantilisantes, les gouvernements, les législateurs veulent que demeure la soumission et l’obéissance de la femme a l’homme. Sinon, la parité serait déjà réglée et les salaires égaux et on aurait échangé les droits de l’homme pour les « droits humains » par respect pour la femme !! Et la sexualité des femmes bénéficierait d’argent pour sa recherche et la pornographie semblerait désuète et stupide. Pale image des femmes vues comme des poupées gonflables qui se trémoussent et geignent pour le grand bonheur des spectateurs qui croient que les femmes sont ainsi et toujours prêtes pour le sexe, pour leur donner du plaisir et renoncer leurs propres désirs. Ça doit changer. La sexualité des femmes est le vrai combat pour libérer les femmes du joug patriarcal de l’homme toujours vissé au passé avec ses vieux clichés qui se transmettent de génération en génération et d’homme à homme. Non, la sexualité n’est pas une affaire d’homme, la politique non plus. Les hommes occupent l’espace et ne veulent pas le partager avec celles qui font partie de la moitié de la planète.

Quant aux hommes, rares sont ceux qui peuvent s’autoriser à vivre une sexualité avec émotion et désir. La sexualité de l’homme est une mécanique bien rodée pour se protéger contre toute autre émotion que l’acte de « baiser » sauf s’il est amoureux de sa partenaire. Et encore, n’y aura-t-il pas « elle » l’exception et les autres, des salopes, des putes qui sont « bonnes » suivant le jargon masculin qui est loin d’être flatteur pour les femmes ?

Les stéréotypes masculins, machistes, entretenus par la pornographie sont des freins puissants qui rendent les hommes prisonniers et les empêchent d’accéder à leur véritable jouissance. La sexualité des femmes verrouillée, verrouille celle des hommes. Pas d’échanges, de partage.

Est-ce que le 21 siècles sera la libération de la sexualité féminine et de tous les mystères qu’elle recèle et c’est pour cette raison, justement, qu’aujourd’hui elle est tenue à l’écart avec l’épouvantail de l’IVG, de la GPA ? En clair, la femme reproductrice et même plus, les mères des enfants qu’elles mettront au monde et qu’elles vendront pour de l’argent. Les femmes dépouillées peu à peu de leur sexualité propre, toujours pas reconnue et leur rôle de mère rétréci à n’être que des génitrices.

Très inquiétant pour la reconnaissance des droits humains des femmes en tant qu’êtres sexuées au même titre que les hommes avec des pulsions, des désirs, réprimés depuis toujours alors que la sexualité des hommes se révèle envahissante, arbitraire et peu encline à prendre en compte la sexualité féminine comme complément de la leur. Le film Japonais « De l’eau tiède sous un pont rouge »révèle le contraire, la puissance magique de la sexualité féminine qui fait si peur aux hommes.. Imamura ne s’est jamais résolu à cette forclusion des identités sexuelles ni de ses manifestations sociales (domination machiste, soumission féminine). Ce film de l’extrême maturité (notre homme a 76 ans!) ne lâche pas le morceau, Imamura le dit lui-même dans une note d’intention: « Je voulais savoir sur quoi repose cette nature profonde des femmes… » Vaste question dans laquelle nous sommes joyeusement invités à venir nous noyer.

Que l’énigme de la femme-fontaine, les dommages (et plaisirs) collatéraux qu’elle semble avoir créés depuis belle lurette dans le village suffisent à stimuler la curiosité. On verra Saeko comme une idéale incarnation de la fertilité ou de la sexualité rayonnante, ou l’empire immémoriale que la Femme peut exercer sur l’Homme. Le cinéaste a la passion des femmes, de  » la femme forte, qui, dit-il, marquera le XXI ème siècle ». Je pense  comme ce cinéaste avant gardiste qui chante la merveilleuse jouissance féminine encore inconnue en ce siècle. La raison en est de ne pas faire d’ombre à la sexualité masculine, mécanique pour tant d’entre eux et qui refusent l’émancipation sexuelle des femmes.

La bataille des femmes pour imposer leur sexualité est un projet très important qui doit aboutir et casser la vision patriarcale que les hommes ont sur les femmes. Il faudrait des subventions pour la recherche de leur sexualité et dépasser Charcot et les médecins qui opéraient des femmes fontaines car ils les pensaient, incontinentes et qu’on n’entende plus des politiciens de partout dire autant d’âneries à leur sujet. Ce sont des violences qui sont faites aux femmes d’oser parler en leur nom de leur intimité. Les femmes ont un énorme potentiel de jouissance et cette capacité est loin d’être mécanique comme celle de beaucoup d’hommes. La France fait partie des pays très arriérés sur une facette des femmes, qui est encore taboue en ce siècle, leur sexualité.