J’ai écrit un premier livre «La Femme Aux Miroirs» car mon reflet dans un miroir m’a été intolérable à partir de l’age de 14 ans.
L’image de la femme que je devenais ne me plaisait pas, j’avais l’impression de voir un monstre.
J’ai subi l’inceste à 5 ans et j’ai fait un rejet de mon aspect charnel.
Aller chez le coiffeur, être face à un miroir ou dans un salon d’essayage depuis l’age de 14 ans a été une torture pour moi.
Cela a étonné Sandra qui me coiffe ou me maquille si besoin pour des interviews ou des photos et quand elle me tend le miroir je détourne mon visage et je dis, non.
Quand je croise un miroir, j’hésite à me regarder, c’est dommage mais c’est ainsi, j’ai été cassée dedans quelque part en moi. Personne n’a pu m’aider à déchiffrer cela.
Je ne supportais pas qu’on me prenne en photo déjà très jeune.
Voici donc des photos que j’ai faites car l’occasion s’est présentée à moi.
Étrangement le Brésil est présent et c’est le pays qui m’a le plus marqué. «La Femme Aux Miroirs» se passe en partie là-bas.
J’ai rencontré Nathalia, une photographe Brésilienne via Sandra. J’ai vu les photos dont parle Sandra sur toutes ces femmes de pays différents. Je les ai trouvé magnifiques. Nathalia m’a parlé des Brésiliennes, de la sororité qui existe dans son pays, c’est une militante féministe.
Le destin est parfois génial. J’ai eu peur de regarder les photos bien que j’en avais fait d autres mais à chaque fois c’est pareil. Chaque fois je suis surprise du résultat car je cherche le monstre mais il n’apparaît pas. C’est moi, une femme doublée d’une petite fille, toute heureuse de s’être maquillée traumatisée par un beau père qui a brisé un miroir de coiffeuse dans la chambre en lançant un tube de rouge à lèvres contre la glace qui a fait éclater mon reflet en mille morceaux.
Il était en rage contre moi, parce que je m’étais fardée comme si j’avais commis un crime.
Je pense que cette scène a été déterminante pour mon problème de miroir et sans doute d’autres choses happées par mon amnésie qui fut très longue.
Je suis une militante féministe et je lutte aussi contre le viol, les viols d’enfants et contre l’inceste qui m’a coupée de moi même de très longues années.
Mes livres sont des romans où la fiction et la réalité se mélangent, une sorte de miroir d une âme cassée.
Je vous invite à lire deux textes rédigés par Sandra et Nathalia :