Nous avons échangé nos téléphones respectifs. Je lui dis que j’étais mariée et lui demandais de m’appeler dans la journée, jamais le soir. J’avais déjà deux numéros de téléphone ; celui de Dario et maintenant celui de Daniel. C’est ainsi que le contrôleur s’appelait. Au moment où, je franchissais la porte du local, il me toucha le bras. Je me retournais et je vis son regard brûlant. « Allez, laisses tes scrupules de côté et laisse-moi m’éclater. » suppliait Kelly. Je suis allée vers lui. On était à côté de la porte. Il a tendu le bras pour mettre le verrou. Je regardais ses yeux, j’avais envie qu’il me baise, envie de faire ce que je n’avais jamais osé faire. J’étais folle, c’était un inconnu, je prenais des risques insensés. La situation était irrésistible, je n’avais pas la force de m’opposer à mes pulsions déclenchées par le désir de cet homme. Emmanuelle se superposait à moi et ça m’aidait à ne pas culpabiliser. « Culpabiliser ? Mais de quoi, aboya Kelly furieuse, t’es cocue à longueur d’années et t’as des scrupules à tromper ton mari qui n’en a rien à fiche de toi. T’es sa bobonne, point barre. Alors lâche-toi, je t’en prie. » La voix de Kelly et le film Emmanuelle eurent raison de ma retenue. Daniel commença à me lécher les oreilles et le cou. Sa respiration s’accélérait ainsi que la mienne. Il essayait d’enlever ma robe, je la retirais complètement, je faillis la déchirer dans mon affolement. Je me retrouvais à moitié nue en train de succomber au contrôleur du train dans un quasi cagibi. La nudité de mon corps ne me gênait pas, je n’y pensais pas tant j’étais réceptive aux mains du contrôleur qui me caressait avec une avidité non dissimulée. Je fondais, j’aimais ses chatteries auxquelles je m’abandonnais presqu’avec ivresse. Ce n’était plus moi, la femme contrôlée et raisonnable. La situation m’avait conduite au-delà de mes habitudes conjugales et frustrantes. Je pénétrais dans un no man’s land. Je ressentais des sensations nouvelles et terriblement troublantes. Il embrassait mes lèvres, sa langue se faisait pressante puis il fit sauter les agrafes de mon soutien-gorge et lécha mes seins. Je n’en pouvais plus tant j’étais excitée. Le summum fut atteint quand il enleva ma petite culotte. Mon excitation était à son comble. Il me dirigea vers un tabouret d’où je faillis tomber à cause des mouvements du train. Il me retint de justesse et j’eus droit à un cunnilingus de rêve. Mourir sans avoir connu ça, serait dommage. Je me sentais soumise, un objet entre ses mains, comme Emmanuelle. Elle devenait ma référence. J’avais toujours mes bottines, mes bas stays-up et mon collier de perles. J’étais assise les cuisses écartées, sur un tabouret comme mon actrice fétiche sur un fauteuil en osier. Daniel sortit un préservatif de sa poche et le mit en hâte. Je m’allongeais par terre. Je l’exhortais à se dépêcher, j’avais envie de le sentir en moi. Lorsqu’il me pénétra, ma tête tournait tant la réjouissance était forte et inattendue. Je vivais un moment incroyable et inoubliable. J’étais dans une transgression totale. Je tentais le mieux possible d’étouffer mes gémissements pour que personne ne nous surprenne. On n’entendait que le bruit du train et nous étions chahuté par le roulis. Nos respirations s’entremêlaient et nos corps étaient trempés de sueur. D’un commun accord, il m’aspergea de son sperme sur mes seins. Je lui souriais, je me sentais bien et tellement mieux que tout à l’heure. Je retournais à ma place comme si de rien n’était. Je passais la frontière et j’avais dépassé mes limites habituelles. Kelly et Robin étaient tombées d’accord, unies pour le meilleur et pour le pire.