Vidéo : Jouir ou ne pas jouir ?

Share

Cette histoire à écouter est issue d’une collaboration avec Carina Feijoeiro, artiste comédienne et metteure-en-scène qui m’a accompagnée pour l’écriture scénique.

J’ai décidé d’exorciser mon passé en essayant d’en rire. Mais, certains passages de cette oeuvre m’ont vraiment énervés. Je me serais bien servi de mes gants de boxe 🙂

Le projet – avant tous ces événements – était de monter sur scène. Les aléas actuels liés COVID, nous invitent à vous offrir le fruit de cette collaboration à l’écoute.

Mouvement des Gilets Jaunes, où sont les revendications des femmes ?

Share

On est dans une période révolutionnaire mais je suis dégoûtée que les violences sexuelles et autres contre les femmes et les enfants ne sont pas inclus dans ces revendications ou les mâles ont la parole et sont au premier plan.

Il n’y a jamais eu autant de femmes dans les rues en même temps que lors de la manifestation des Gilets Jaunes du 24 novembre 2018. Ce fût une immense surprise !

Seulement c’est comme d’habitude, occulté, mis en arrière plan. La révolution okay mais dans ce pays il y a des femmes et des enfants bon sang !

Sans les femmes Messieurs les Gilets Jaunes vous ne seriez pas nés !

Tant de femmes sont mortes tuées par leurs conjoints, d’enfants par leurs pères par des abrutis incapables d’assumer le divorce qui deviennent des assassins.

Notre justice libère les violeurs d’enfants, de femmes, de filles !

Les Gilets Jaunes, les ambulanciers, le masculin l’emporte partout pas parce qu’il le mérite mais il s impose égoïstement oubliant les milliers de femmes en détresse, les pro-prostitution qui considèrent que vendre du sexe c’est un boulot, mais Messieurs marre de vos exigences sexuelles et vos rêves de garder vos privilèges sur les femmes!

Ca va péter, je vous le jure et votre porno et vos fucking privilèges sauteront. C’est inéluctable. #meetoo, #balancetonporc sont nés et croyez moi les barreaux c’est bientôt pour ces hommes en vue, violeurs qui nient comme Cahuzac face à nous à la télévision. Eux c’est idem la main dans la culotte ou prête à cogner sur une femme pas obéissante !

Toujours les hommes devant la scène de vie politique et les femmes à l’arrière plan.

Stop au Parrain des films de Martin Scorsese le symbole d’un machisme puant et à dégommer.

Oui aux Gilets Jaunes mais aussi oui aux revendications des femmes, de leurs droits suspendus à un fil par des machos qui font des lois pour satisfaire leur supériorité de mâle ! A vomir cet égo masculin égoïste sans préoccupations pour leurs filles, soeurs, mères et  grands mères !

Ca doit changer, la parole est aussi aux femmes, à nous de la prendre et faire comme les hommes. Oui des femmes sont avec eux, au printemps arabe aussi et on a vue le résultat !

Les hommes ne pensent qu’à leurs gueules ça a toujours été ainsi depuis des millénaires !

Je pense qu’il est temps que ça change !

Renouvellement pour l’année 2019 !

Share

J’ai écrit un premier livre «La Femme Aux Miroirs» car mon reflet dans un miroir m’a été intolérable à partir de l’age de 14 ans.
L’image de la femme que je devenais ne me plaisait pas, j’avais l’impression de voir un monstre.
J’ai subi l’inceste à 5 ans et j’ai fait un rejet de mon aspect charnel.
Aller chez le coiffeur, être face à un miroir ou dans un salon d’essayage depuis l’age de 14 ans a été une torture pour moi.

Cela a étonné Sandra qui me coiffe ou me maquille si besoin pour des interviews ou des photos et quand elle me tend le miroir je détourne mon visage et je dis, non.
Quand je croise un miroir, j’hésite à me regarder, c’est dommage mais c’est ainsi, j’ai été cassée dedans quelque part en moi. Personne n’a pu m’aider à déchiffrer cela.
Je ne supportais pas qu’on me prenne en photo déjà très jeune.
Voici donc des photos que j’ai faites car l’occasion s’est présentée à moi.
Étrangement le Brésil est présent et c’est le pays qui m’a le plus marqué. «La Femme Aux Miroirs» se passe en partie là-bas.

J’ai rencontré Nathalia, une photographe Brésilienne via Sandra. J’ai vu les photos dont parle Sandra sur toutes ces femmes de pays différents. Je les ai trouvé magnifiques. Nathalia m’a parlé des Brésiliennes, de la sororité qui existe dans son pays, c’est une militante féministe.
Le destin est parfois génial. J’ai eu peur de regarder les photos bien que j’en avais fait d autres mais à chaque fois c’est pareil. Chaque fois je suis surprise du résultat car je cherche le monstre mais il n’apparaît pas. C’est moi, une femme doublée d’une petite fille, toute heureuse de s’être maquillée traumatisée par un beau père qui a brisé un miroir de coiffeuse dans la chambre en lançant un tube de rouge à lèvres contre la glace qui a fait éclater mon reflet en mille morceaux.

Il était en rage contre moi, parce que je m’étais fardée comme si j’avais commis un crime.
Je pense que cette scène a été déterminante pour mon problème de miroir et sans doute d’autres choses happées par mon amnésie qui fut très longue.
Je suis une militante féministe et je lutte aussi contre le viol, les viols d’enfants et contre l’inceste qui m’a coupée de moi même de très longues années.
Mes livres sont des romans où la fiction et la réalité se mélangent, une sorte de miroir d une âme cassée.

Je vous invite à lire deux textes rédigés par Sandra et Nathalia :

Je m’occupe personnellement de la beauté de Matti depuis des années et une relation de confiance s’est créée au fil du temps. Je connais son histoire et son vécu mais ce qui m’intéresse c’est la femme quelle est aujourd’hui et ce que son visage nous raconte…. Cette aventure a démarré lors de ma rencontre avec Nathalia, photographe, pendant une séance photo mettant à l’honneur des femmes de couleur et métissées afin de défendre le bien vivre ensemble et les origines diverses qui font la richesse de notre pays. Nathalia, d’origine brésilienne a adhéré totalement à ce projet et quand j’ai soumis l’idée à Matti de la mettre en scène lors d’un shooting photo, Nathalia est devenue une évidence par sa sensibilité sur les sujets qui touchent Matti mais aussi par sa sensibilité artistique et son ouverture d’esprit. Leur rencontre a été à la fois légère et profonde, douce et volontaire ce qui transpire d’ailleurs dans les photos réalisées d’où se dégagent force et fragilité. J’ai souhaité pour ses looks des vêtements qui lui sont propres donc familiers et dans sa mise en beauté des coiffages et des maquillages différents à l’image de Matti, une femme plurielle.Sandra PRADUROUX – Consultante en Style –
Matti a instantanément été une très belle rencontre dans ma vie. J’ai connu son histoire avant de la connaître elle-même et la douceur et la délicatesse avec lesquelles elle a partagé son chemin avec moi m’ont beaucoup touchées. Etant moi-même impliquée dans le féminisme au Brésil, mon pays d’origine et où j’ai vécu 21 ans avant de venir en France, cela m’a énormément inspiré d’avoir croisé en Europe une figure si forte et si active dans notre lutte en tant que femmes. La réflexion féministe d’aujourd’hui implique aussi un activisme du corps comme un langage de l’émancipation et comme photographe, j’essaie de participer au maximum de cette construction et déconstruction d’évidences. De plus, étant donné que le féminisme brésilien est basé surtout sur la sororité, c’était un honneur pour moi de pouvoir soutenir le combat de Matti avec cette séance photo.Nathalia – Photographe

 

 

Douze ans, quinze ans, et puis quoi encore ?

Share

 

La majorité sexuelle a été considérée à treize ans et maintenant à quinze ans ?

Pour les garçons, c’est une question que je connais moins, mais pour les filles, c’est donner juste de la chair fraîche à des hommes pour la plupart sans scrupules qui veulent se taper des minettes.

Est-ce que la sexualité féminine est mise en avant ?

Non ! Clairement, même le clitoris demeure un sujet peu connu au 21ème siècle.

C’est effrayant le peu d’information qui existe sur le féminin.

Donc à quinze ans, les filles seront formatées à cette bonne vieille sexualité masculine.

Entre les pornos, le viol, l’inceste et les violences en tout genre, sûr qu’en France pas de mutilations sexuelles à proprement parler mais la sexualité chez les femmes maltraitées ne risque pas de se développer positivement et de se transmettre.

L’homme occupe la rue, la sphère privée et c’est souvent la violence qui règne. L’apprentissage de la sexualité féminine est où dans cette cacophonie où le masculin domine jusque dans l’écriture ? Alors pour les filles, courage pour trouver votre point G, si vous êtes une femme fontaine, et le reste avec des hommes trop nombreux à être axés sur leurs pénis et leur jouissance.

Consentement ?

Avez-vous remarqué que le mot consentement est souvent interprété subjectivement par les hommes ? Que la justice patauge et la victime pas crue ?

La sexualité féminine est une grande absente dans ce débat pourtant d’importance capitale.

Il s’agit de la sexualité des femmes, méconnue pour de nombreux hommes et même par des femmes qui devraient être propriétaires de leurs corps et pourtant même mineures, les femmes commencent à subir des contraintes, des viols, l’inceste, elles sont niées dans leur intimité et le viol est correctionnalisé comme un délit. Bref, des lois leur tombent dessus et pourrissent leurs vies, comme si leurs corps appartenaient aux lois, aux hommes, sauf à elles.

Les violeurs, les incesteurs sortent innocentés, on est reparti des années en arrière de l’époque formidable et révolutionnaire de Gisèle Halimi et de Simone Veil.

Non à la majorité sexuelle à quinze ans, comme le droit de vote, ce sera dix-huit ans.

Même a dix-huit ans, on fait des erreurs alors quand on voit les fiascos judiciaires des viols et de l’inceste où les victimes sont laminées et détruites, les salauds impunis, donnons à ces jeunes filles un peu de chance pour décider, elles-mêmes, pour le consentement et pas donner la parole aux violeurs car aujourd’hui, la pédocriminalité explose et s’étale dangereusement dans tous les coins du globe terrestre.

La sexualité masculine étouffe la sexualité féminine et s’impose trop souvent avec force et brutalité sans parler des manipulations d’hommes pour parvenir à se taper de la chair fraîche.

Il n’existe pas de protection de l’innocence, le mal, la perversion gagnent du terrain, il est insupportable de mettre des vies de quinze ans en danger sous l’ère de la domination masculine qui règne et n’a ni foi ni loi !

LE VIOL ET L’INCESTE, CES CRIMES QUE LA FRANCE JUGE ORDINAIRES

Share

HELP

Que peut un enfant devant un parent incestueux ? En France, on dit qu’il est consentant s’il ne dit pas non (culture de l’inceste répandue par des psys et psychanalystes de l’école freudienne, principalement de la génération des années 80). Il semblerait que le droit naturel (et toute personne censée) voie cela comme une aberration.

Comment pourraient réagir les enfants victimes incriminés ? Les victimes ne peuvent, aujourd’hui encore, que témoigner anonymement. Car les agresseurs sont protégés dans le Monde entier, tout comme en France.

Jusqu’à quand ce déni des violences sexuelles sur des enfants va-t-il perdurer ? Jusqu’à quand les autorités diverses et le grand public vont-ils pouvoir encenser les pédocriminels célèbres, comme si de rien n’était ?

C’est le mode opératoire actuel, en France avec tant d’exemples. La France, ce pays qui est passé à un fil d’avoir un agresseur sexuel pour président de la République…

La corruption est partout. La corruption est le mal, le cancer de la société. On ne peut la nier ni la tolérer. Insidieuse et rampante comme le fascisme, elle s’alimente du mensonge, comme lui, et empoisonne les cultures. Aussi longtemps qu’elle existera et que les victimes devront se taire, les gouvernements malhonnêtes se succèderont : viols, harcèlements, pédocriminalité, mensonges éhontés et… toujours au pouvoir, en attente d’un meilleur poste.

Comment se peut-il que, en France, le viol d’enfants et l’inceste soient jugés comme de simples délits ? Comment se peut-il qu’un tel crime ne soit pas reconnu comme « meurtre psychique » ?

Les responsables de ces lois les font et défont à leur guise. On l’a vu avec Serge Ducray et le harcèlement sexuel.

On voit combien le sénat chouchoute les pédocriminels avec cet outil terrible qu’est l’argument du consentement, collé sur le dos des enfants dans la mesure où ils n’auraient pas « dit non » au parent qui les loge, qui les nourrit, et supposé « les protéger ».

On voit même avec quels dossiers en béton ces hommes passent au travers des mailles du filet. Les voix des victimes d’incestes et de viols sont encore trop timides mais cela ne durera plus : grandir avec ce secret, être rejeté si le secret perce, c’est un terrible dilemme.

Et la prescription, cette « chance des agresseurs » avec une amnesie qui peut mettre quarante ans à se lever ou ne jamais se lever… La chance « tout court » que les victimes trouvent le temps de sortir de la frayeur et de la sidération… L’enfant reste au cœur de l’adulte.

Matti King et Victor Khagan – Juin 2016

Matti King, une des héroïnes du prochain conte de Clémence Cousteau

Share

11391250_1005455086154336_1464815636210773664_n

Dans les coulisses du shooting photo de ce qui sera prochainement le premier conte universElles, un conte musical aux héroïnes féminines écrit par Clémence Cousteau : me voici, Matti King qui endosse le costume de Wonder Woman pour combattre les pervers sexuels qui peuplent la planète Terre et qui opressent femmes et enfants.
Crédits stylisme : Singing Birds & Laughing Bees
Crédits photo : Jean François Aloisi

11401284_1005455329487645_5257450457889572447_n

Me voici à l’œuvre ! Ce n’est que le début d’un vaste nettoyage pour débarrasser la planète Terre des violences masculines.

Hello Emmanuelle (partie 13)

Share

url

LA RENCONTRE AVEC KYLE

Je rêvais à une autre vie, une vie d’où surgiraient brutalement, une suite d’événements, qui m’obligeraient à changer de cap. Les habitudes, mêmes mauvaises, sont difficiles à quitter. Changer de vie et de coutumes, c’était se mettre en danger et renoncer à une pseudo sécurité. La voix de Kelly me parvint en même temps que je réalisais que la voiture s’était immobilisée. « Eh, l’intello, c’est pas le moment de réfléchir sur ta vie. T’es en mission, ne l’oublie pas. T’endors pas sur tes lauriers ». Nous étions arrivés à destination. La voiture était garée devant un hôtel particulier. Je ne voyais plus le Rhône, je n’avais plus de repères. Tout cela me paraissait extraordinaire. Il me semblait que je ne verrais jamais Kyle, que ce n’était qu’un rêve. Il ne faisait pas tout à fait nuit, la lumière ambiante s’assombrit quand les nuages se bousculaient dans le ciel zébré d’éclairs. J’entendais le tonnerre qui grondait au loin. Il faisait lourd et chaud. J’enlevais mon imperméable. Le chauffeur s’occupa de mes bagages. Le porche de la maison était allumé. Il y avait de la verdure, des arbres et une petite pelouse. Le chauffeur me précisa qu’il y avait un joli jardin derrière la maison. J’étais surprise de l’entendre parler, il n’avait pas desserré les dents de tout le trajet. On aurait dit qu’il portait un masque tant les traits de son visage était durs et immobiles. Cela rendait l’atmosphère encore plus inquiétante. La porte s’ouvrit et j’aperçus Kyle. Il était assez grand et svelte. Il devait avoir la quarantaine, son crâne était rasé. Il ressemblait à Yul Brenner, un acteur dont j’avais vu des vieux films à la TV. Je le trouvais assez beau. Il ne ressemblait pas à ce que j’avais imaginé. Il était mieux. Je sentais qu’il pourrait me plaire. Il portait un costume noir qui lui seyait. Je me sentais intimidée et je pensais « je me sens comme une « pute »qui débarque. » Kelly me rétorqua aussi sec : « T’en es une pour le week-end.» L’homme vint à ma rencontre et m’embrassa galamment la main.

Hello Emmanuelle (partie 12)

Share

IMG_1946Nous avons échangé nos téléphones respectifs. Je lui dis que j’étais mariée et lui demandais de m’appeler dans la journée, jamais le soir. J’avais déjà deux numéros de téléphone ; celui de Dario et maintenant celui de Daniel. C’est ainsi que le contrôleur s’appelait. Au moment où, je franchissais la porte du local, il me toucha le bras. Je me retournais et je vis son regard brûlant. « Allez, laisses tes scrupules de côté et laisse-moi m’éclater. » suppliait Kelly. Je suis allée vers lui. On était à côté de la porte. Il a tendu le bras pour mettre le verrou. Je regardais ses yeux, j’avais envie qu’il me baise, envie de faire ce que je n’avais jamais osé faire. J’étais folle, c’était un inconnu, je prenais des risques insensés. La situation était irrésistible, je n’avais pas la force de m’opposer à mes pulsions déclenchées par le désir de cet homme. Emmanuelle  se superposait à moi et ça m’aidait à ne pas culpabiliser. « Culpabiliser ? Mais de quoi, aboya Kelly furieuse, t’es cocue à longueur d’années et t’as des scrupules à tromper ton mari qui n’en a rien à fiche de toi. T’es sa bobonne, point barre. Alors lâche-toi, je t’en prie. » La voix de Kelly et le film Emmanuelle eurent raison de ma retenue. Daniel commença à me lécher les oreilles et le cou. Sa respiration s’accélérait ainsi que la mienne. Il essayait d’enlever ma robe, je la retirais complètement, je faillis la déchirer dans mon affolement. Je me retrouvais à moitié nue en train de succomber au contrôleur du train dans un quasi cagibi. La nudité de mon corps ne me gênait pas, je n’y pensais pas tant j’étais réceptive aux mains du contrôleur qui me caressait avec une avidité non dissimulée. Je fondais, j’aimais ses chatteries auxquelles je m’abandonnais presqu’avec ivresse. Ce n’était plus moi, la femme contrôlée et raisonnable. La situation m’avait conduite au-delà de mes habitudes conjugales et frustrantes. Je pénétrais dans un no man’s land. Je ressentais des sensations nouvelles et terriblement troublantes. Il embrassait mes lèvres, sa langue se faisait pressante puis il fit sauter les agrafes de mon soutien-gorge et lécha mes seins. Je n’en pouvais plus tant j’étais excitée. Le summum fut atteint quand il enleva ma petite culotte. Mon excitation était à son comble.  Il me dirigea vers un tabouret d’où je faillis tomber à cause des mouvements du train. Il me retint de justesse et j’eus droit à un cunnilingus de rêve. Mourir sans avoir connu ça, serait dommage. Je me sentais soumise, un objet entre ses mains, comme Emmanuelle. Elle devenait ma référence. J’avais toujours mes bottines, mes bas stays-up et mon collier de perles. J’étais assise les cuisses écartées, sur un tabouret comme mon actrice fétiche sur un fauteuil en osier. Daniel sortit un préservatif de sa poche et le mit en hâte. Je m’allongeais par terre. Je l’exhortais à se dépêcher, j’avais envie de le sentir en moi. Lorsqu’il me pénétra, ma tête tournait tant la réjouissance était forte et inattendue. Je vivais un moment incroyable et inoubliable. J’étais dans une transgression totale. Je tentais le mieux possible d’étouffer mes gémissements pour que personne ne nous surprenne. On n’entendait que le bruit du train et nous étions chahuté par le roulis. Nos respirations s’entremêlaient et nos corps étaient trempés de sueur. D’un commun accord, il m’aspergea de son sperme sur mes seins. Je lui souriais, je me sentais bien et tellement mieux que tout à l’heure. Je retournais à ma place comme si de rien n’était. Je passais la frontière et j’avais dépassé mes limites habituelles. Kelly et Robin étaient tombées d’accord, unies pour le meilleur et pour le pire.

Article de Unwalkers au sujet du livre Innocence Coupable de Matti King

Share

Article paru sur le site www.unwalkers.com au sujet du livre de Matti King : Innocence Coupable.

Qu’y a-t-il de plus horrible que de se faire souiller, v(i)oler son intimité ? Et d’autant plus lorsque le coupable s’avère être une connaissance, quelqu’un que l’on côtoie fréquemment.
Carla a six ans. C’est une enfant comme les autres, avec des rêves de petite fille, des jeux, des peurs, et de l’amour à revendre. Tanine a 43 ans, et souffre d’amnésie. Son enfance est partiellement effacée, et elle mène une vie de femme recluse, s’interdisant tout contact avec l’extérieur, en particulier les hommes. Carla et Tanine sont une seule et même personne.
Violée par son beau-père dans un souterrain, Carla s’est construite une carapace au fur et à mesure qu’elle a grandi, créant un dédoublement de la personnalité nécessaire pour survivre à ce traumatisme. Un beau-père insensible et pervers, une mère fermant les yeux sur la vérité, Carla grandit en ayant des préjugés et des idées fausses sur le sexe et la vie.
« Le passé tu y fais attention comme si c’était une porcelaine et la vie, tu la laisses filer. Dommage. »
Puis vient l’élément déclencheur ; l’enterrement de son beau-père. Carla reprend le pas sur les pensées de Tanine, qui avait refoulé toute son enfance. Les souvenirs remontent, l’angoisse aussi. Plus de 30 ans après le drame, elle entreprend une thérapie pour faire remonter les souvenirs de Carla, et se libérer de Tanine, pour pouvoir revivre et se libérer du poids de son passé qui la contraint à s’enfermer.
Peu à peu, grâce à son psy, elle reprend le contrôle de sa vie. Avec Selena, sa collègue et amie, elle va refaire son éducation sexuelle et découvrir le monde du sadomasochisme, lui permettant ainsi de s’épanouir dans son nouveau travail, mais également avec les hommes, qu’elle va recommencer peu à peu à fréquenter.
L’auteur alterne des passages de l’enfance et de vie d’adulte. Carla et Tanine se renvoient la balle, se parlent, l’une essayant de repousser l’autre, et l’autre lui rappelant ses souvenirs enfouis en se faisant de plus en plus présente, afin de lui ouvrir les yeux sur la vérité. Carla évoque sa culpabilité, et sa honte d’avoir pris du plaisir malgré l’inconvenance de la situation. Ces paroles sont bouleversantes de sincérité, et vont prendre le lecteur aux tripes. Tanine s’enferme dans une paranoïa incontrôlable, refuse la réalité et rejette les voix de Carla dans sa tête avant de s’obliger à sortir de cet état de déni.
Innocence coupable, c’est l’histoire d’une incroyable métamorphose. Celle d’une jeune femme qui va laisser à la fois l’enfant qu’elle a été, et l’adulte qu’elle était au profit d’une nouvelle identité ; une femme libre et libérée de son passé, devenue maitre d’elle-même et qui désormais croque la vie à pleine dent.
« Violer c’est déraciner une fleur, et le jeter n’importe où. Cette petite pousse brisée par la main assassine, pourra-t-elle jamais grandir, ou est-elle condamnée à mourir de chagrin ? J’ai pratiqué une greffe sur moi-même, et de cette bouture inespérée est née une deuxième vie. »
Des phrases parlantes et touchantes, qui au-delà de l’aspect touchant qui envahit le lecteur, redonnent confiance en l’avenir. C’est un récit poignant s’apparentant à un témoignage, qui insuffle de l’espoir pour les victimes ayant subi un viol ou autre coup dur.
L’histoire d’une renaissance qui semblait impossible.

Hello Emmanuelle (partie 11)

Share

IMG_1953Je réalisais que je n’avais pas poinçonné mon billet en entendant l’annonce prévenant que le contrôleur du train allait passer. D’un bond, je me levais de mon siège, affolée et toute cramoisie d’émotion. S’il fallait que je paie mon billet pour fraude, j’étais mal. Mon mari apprendrait que j’étais partie à Genève. J’imaginais le pire des scénarios et un voyage gâché par mon manque d’attention. A ma décharge, j’avais peu l’habitude de prendre le train. Je courais dans les couloirs en zigzagant à cause du roulis du train, mon sac sur l’épaule et au bord de la crise de nerfs. Au loin, j’aperçus un uniforme et un képi. Je fonçais dans cette direction en me cognant aux gens que je croisais. Marcher normalement dans un train était impossible. J’arrivais presque en larmes près du contrôleur. J’entendis Kelly me murmurer « laisse-moi faire, t’alarmes pas bobonne, on a autre chose à faire que de saboter ce voyage. » Arrivée devant le contrôleur, j’étais à la fois Robin et Kelly. L’homme n’était pas grand ni spécialement beau mais il avait un satané regard. J’étais à moitié en pleurs, encore rouge de confusion et je transpirais d’anxiété. Je captais une lueur sexuelle chez lui. Ses yeux me pénétraient, il me détaillait des pieds à la tête. Kelly persévérait à me parler « Détend toi,  relaxe toi, souris et continue de te laisser transpercer par son regard. Sinon dégage et laisse-moi agir. Tu vas tout saborder si tu fais ta nunuche. Ce n’est pas si grave. Bon t’as commis involontairement une infraction, on va faire notre Mea Culpa. Allez Robin, du nerf. » Le contrôleur me dit :

─ « Que puis-je faire pour vous, Madame ? tandis qu’il lorgnait discrètement mon décolleté.

Il avait une voix agréable. Je lui tendis mon billet, l’objet du délit. Ma main tremblait, peut-être était-ce à cause du train qui bougeait ?

─ « J’ai oublié de poinçonner mon billet, », avouais-je avec une voix de petite fille qui a fait une grosse bêtise. Il sourit devant ma confusion. Il semblait même apprécier cette situation. Kelly s’en mêla, « il a l’air d’aimer les paumées. Continue, t’es sur la bonne voie. Je crois que le billet va servir pour autre chose. Tu lui plais. Allons dans cette direction. Il n’est pas mal du tout ce Monsieur. Il a quelque chose de sexy, de très séduisant. C’est un gros macho, il va te plaire Robin. Tu vas baiser dans le train comme Emmanuelle dans l’avion. Allez poupée, c’est chaud tout ça. » Je me mis à rire nerveusement à cause des propos de Kelly. Ma tension baissa ainsi que mon niveau de stress. Le contrôleur me prit le billet des mains en me disant d’une voix polie et avec un regard brûlant :

─ « Vous permettez ?»

Il donna un coup de poinçon au billet et me demanda si je voulais boire quelque chose pour me remettre. On était à côté du wagon restaurant. Il me proposa de l’attendre dans son local qui d’ordinaire était fermé au public. Il revint avec une mini flasque de cognac, me la tendit et je bus au goulot. Il m’observait amusé. Le breuvage était fort, je toussais, jusqu’aux larmes.

« Ça va mieux ? » S’enquit-il. Je hochais la tête en guise de réponse. Il continua :

─ « Vous restez longtemps à Genève ? » Sa question me surprit tant que ma toux cessa. Je m’éclaircis la voix et lui répondis que je rentrais dimanche. Il regarda l’heure de mon billet de retour puis ravi, il m’annonça que nous serions dans le même train. Il me demanda si on pouvait prendre un verre à Genève. Je bredouillais que c’était impossible. Il semblait très intéressé par ma personne. Il proposa de se voir à Paris. « Eh, la cruche, tu vas pas passer ton temps à jouer les pucelles. Le temps file et moi je n’aurais pas eu mon compte de sexe ». Kelly s’énervait, ça devenait drôle ce conflit où j’avais du mal à vivre mon côté « pute ». J’avais de plus en plus chaud, j’étais excitée par le regard du contrôleur. Il me déshabillait des yeux. J’avoue que j’adorais ça. Lui m’appréciait au moins, il n’était pas comme mon mari. Je ne pouvais pas lui dire que j’étais nulle au pieu et que je serais sans doute meilleure à mon retour de Genève. Je souriais en pensant à cela et lui répondit détendue :

─ « C’est d’accord pour prendre un verre sur Paris. »

Page 1 du 8 12345...»